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Considérations (presque) quotidiennes
6 mars 2020

Le chant des oiseaux

Cette nuit, mon fils a pissé au lit.
Ca arrive, même à six ans ça lui arrive encore. Il suffit qu'il soit un peu fatigué, qu'il ait un peu trop cogité, que sa petite tête soit un poil trop pleine de souvenirs, et hop, "le pipi il sort tout seul". Auquel cas il chouine, ça me réveille, je vais le voir, le change, le console et hop, on l'embarque avec nous pour la nuit.
Il reste que le matin je dois tout laver. C'est ainsi que je me suis retrouvé dehors, les bras chargés de draps sales, pour descendre à la cave où se trouve le lave-linge.
Et j'avais plein de pensées en tête: 
- la petite qui est encore pas bien et que je vais garder aujourd'hui à la maison. Encore un jour enfant malade à déduire.
- les cours qu'il me faut préparer. Toute une séquence de seconde à monter, la même en troisième; et pas encore de brillante idée. Rien de bien concluant en tout cas.
- la montagne de copies à corriger. Une classe entière de commentaires composés, avec la perspective de leur échec dont je me sentirais responsable puisque c'est moi qui leur ai appris cet exercice tellement périlleux.
- demain on part pour le week-end, un week-end avec une gosse malade et l'autre fatigué, un week-end sans pouvoir bosser ni m'antraîner.
- la bagnole qui déconne encore malgré ma réparation d'il y a quelques semaines, et l'idée qui me travaille de plus en plus: la changer. Et comment financer la nouvelle ? Et comment revendre l'ancienne ? 
- cette course de dimanche prochain, un trail de 16 kilomètres auquel je me suis inscrit et pour lequel je sens que je ne me suis pas assez entraîné, et surtout il ne faudrait pas que je me blesse. J'aime courir, mais ça mobilise de l'énergie et du mental chez moi.
- etc, etc, etc...Tout ce qui peut travailler une jeune père de famille actif et qui fait de son mieux pour rester responsable dans ce monde d'adultes.

Et là, au retour, à 6h30 du mat.
Le chant des oiseaux. Je comprends qu'on en ait fait des oeuvres musicales.
Un vacarme invraisemblable de plein d'oiseaux différents, des dizaines, dont je ne connais pas le nom, que je ne saurais pas reconnaître. Ce vacarme il me dit "on s'en fout, c'est ça la vie, c'est le bordel".
Ce vacarme il est là depuis des millions d'années. Il se fout des otites de mes gosses, de ma peut-être future Zoé, de mes copies, il se fout de moi et de ma petite vie.
Ce vacarme n'a pas le coronavirus, ou s'il l'a c'est pas grave: d'autres oiseaux viendront piailler, et chanter. Pour séduire, pour chasser, pour chercher à bouffer, pour appeler les petits, pour se réchauffer, que sais-je ?
Et cette symphonie, elle m'a réconforté, elle va m'aider à passer la journée.

C'est comme si l'éternité avait happé un peu l'éphémère.

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